Lundi 5 juin 2023, dès 6h du matin (heure légale minimum pour effectuer une perquisition), ont eu lieu 10 perquisitions et 15 arrestations dans différentes villes et villages de France dans le cadre d’une enquête sur une action ayant eu lieu sur le site de l’entreprise Lafarge à Bouc Bel-Air en Décembre 2022 (les militants ont depuis été libérés, mais l’affaire n’est pas close pour autant). Mardi matin, à 11h, dans une pharmacie d’Aubervilliers, cinq camarades antifascistes italiens, venus en France pour participer à la semaine internationale d’hommage à Clément Méric (syndicaliste et antifasciste tué par un nervi fasciste, Esteban Morillo, il y a 10 ans à Paris), ont été interpellés et arrêtés par la police française. Trois d’entre eux demeurent aujourd’hui incarcérés dans des Centre de Rétention Administrative (CRA Vincennes et Mesnil-Amelot) dans le but d’être livré à l’Italie. Dont la dirigeante actuelle, Giorgia Meloni, une nostalgique de Mussolini porte l’héritage de sa pensée politique.
Ainsi, le gouvernement Macroniste décide de renouer avec l’époque collaborationniste. Après de multiple attaques aux libertés fondamentales, une stratégie politique radicalisée et cynique surfant sur la vague brune, il fonce dans son tournant autoritaire en criminalisant les militants écologistes et antifascistes. Suite aux multiples tentatives du président Macron de réhabiliter le maréchal Pétain et son triste souvenir, son gouvernement en vient à livrer aux puissances voisines leurs adversaires politiques, à l’image du régime de Vichy.
Nous souhaitons apporter notre soutien à ces camarades ! Ainsi nous exigeons leur libération immédiate et l’arrêt de la criminalisation des luttes écologistes. Face à l’inaction complice des pouvoirs publics, vis à vis des destructions et pollutions commises par de multiples entreprises, ainsi que leurs agressions et intimidations des journalistes et lanceurs d’alerte. Nous tenons à rappeler que le combat mené par les Soulèvements de la Terre et par tous les groupes apparentés est plus que nécessaire !
Il est irrecevable que le ministère de l’Intérieur, incarné par un ex-membre de l’Action Française, Gérald Darmanin, assimile nos camarades ayant participé au désarmement d’une usine de l’entreprise bétonnière « Lafarge » à des terroristes. Alors que celle-ci, a elle-même été condamnée pour avoir financé le bien réel groupe terroriste « DAESH ». Il est urgent que soit repris ce ministre de la post-vérité pour ses propos inacceptables en tant qu’homme d’état.
Nous souhaitons également apporter notre soutien à toutes celles et ceux qui subissent la répression. Comme les personnes exilées, enfermées et parfois battues jusqu’à la mort, comme récemment à Vincennes. Aux militants anticolonialistes hors de métropole. Ainsi qu’à la jeunesse des quartiers populaires qui subit le racisme et la violence de la police.
Enfin, en tant qu’ingénieurs et chercheurs, nous appelons nos confrères et consœurs, convaincues de la nécessité des moyens employés par nos camarades arrêtés, à ne plus avoir peur de manifester publiquement leurs idées et leurs combats, que ce soit au sein de leurs entreprises ou de leurs laboratoires. Nous affirmons qu’il est temps de manifester notre solidarité avec les militants inculpés, qu’ils et elles soient écologistes, anticoloniaux, antifascistes, ou participant aux diverses luttes pour le progrès de nos droits. Mais aussi auprès de toutes les personnes n’ayant pas les privilèges qui nous sont donnés, qui se trouvent souvent être nos subalternes. Et qui subissent de manière beaucoup plus violente les conséquences du réchauffement climatique, en même temps que celles du modèle socio-économiques capitaliste distribuant inégalement les richesses.
Il est important de montrer, en tant que classe privilégiée, que nous nous refusons à endosser les rôles de cadre, de patron, de consultant ! Mais surtout que nous nous refusons à la tyrannie de la raison marchande, ainsi que des impératifs économiques de quelques uns menant le désastre écologique.
Le groupe « Politique » d’Ingénieur·es Engagé·es